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Les voyages en train
11 octobre 2010

Chapitre premier.

 

Dans les livres, jamais le premier chapitre ne commence par "voici deux heures que je m'acharne sur cet incipit, et il n'y a rien à faire, je n'arrive pas à décider de son contenu..." Même quand c'est la pure vérité, et qu'au moment où il écrit l'auteur n'arrive plus à choisir entre les cinq débuts différents qui sont posés côte à côte, face à lui. Comment fait-on dans ces cas làs ? Faut-il fermer les yeux et en choisir un au hasard ? Ou tous les mettre à la poubelle et recommencer à zéro ? Je pencherai plutôt pour cette dernière solution. Même si je trouve ça terriblement triste de mettre les brouillons précédents au rebus.

Le_livre_brule

Réécrire. Inlassablement. Ce serait donc le destin de tous les écrivains, recommencer d'une manière différente ce qu'ils ont déjà fait, deux, trois, quatre, cinq, six fois ? Et d'être dans cet état d'insatisfaction quasi constant vis à vis de leurs textes...Non, pas de tous les écrivains. Car certains des plus grands ont écrit leurs oeuvres d'une seule traite, en se relisant à peine. C'est écrit dans les manuels scolaires. Ces écrivains-làs ont-il eux aussi; à une époque de leur vie, réécrit chacune de leurs phrases les unes après les autres ? Si j'étais l'un de ces écrivains frustrés qui n'ont jamais rien achevé, je détesterai exprès tous les livres qui ont été écrits d'une traite, sans la moindre retouche. Mépriser le travail des autres permet d'éviter l'excès inverse, celui de la jalousie et du complexe d'infériorité. Si j'étais un écrivain raté je ferais exprès de n'acheter en librairie que les livres d'illustres inconnus, dont l'unique oeuvre n'a été publiée qu'en très peu d'exemplaires, eux mêmes très mal vendus. Je dirais que c'est parmis ceux-là qu'on trouve les vrais artistes. Mais je ne suis qu'un étudiant plus que fauché qui n'a pas la possibilité d'acheter quoi que ce soit en librairie. Alors je me contente des livres à 20 centimes que l'on trouve chez Boulinier. J'ai parfois été déçu et pourtant je persiste à croire que c'est aussi parmis ceux làs, les rescapés, ces livres qui ont filli finir leur vie dans une poubelle ou une cheminée, que l'on trouve les vraies oeuvres d'art.

Mathieu.



 

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